Daniel Renard : communisme, un nouvel élan
Le communisme, un nouvel élan
Daniel RENARD
La profonde crise financière qui affecte le monde capitaliste illustre, à nouveau, le déclin des règles capitalistes imposées à la société. En même temps que les communistes, beaucoup de voix dénoncent la domination des marchés dérégulés, la financiarisation de l'économie, le dogme de la concurrence libre et non faussée exalté dans la constitution européenne. Oui, il faut substituer d'autres rapports sociaux à ceux d'aujourd'hui, facteurs de pauvreté, de précarité, d'inégalités croissantes et d'aventures militaires.
Le communisme, comme processus de dépassement du capitalisme, de mise en cause de toutes les dominations, de toutes les aliénations, est de pleine actualité. L'idéologie dominante, nous oppose ce qui s'est passé en Union soviétique. Certes, mais il s'agissait d'une caricature de communisme.
lutte constante au côté des exploités
Nous sommes restés trop longtemps aveugles devant cette réalité, mais l'action du Parti communiste dans la France du XXe siècle a été tout autre chose ; la lutte constante au côté des exploités, contre le fascisme, le racisme, la xénophobie, ce fut l'anti-colonialisme ; la lutte pour la paix et l'amitié entre les peuples. Et aussi les réalisations des municipalités communistes. Le Front populaire, la Résistance sont des moments prestigieux.
Aujourd'hui, la société française, comme le monde, a profondément changé. Dans des conditions économiques, sociales, idéologiques nouvelles, il nous revient de travailler à un projet global d'émancipation, à une représentation du futur qui crée l'espérance.
Un projet qui ne se suffise pas à lui-même, mais qu'il faut discuter avec tous les hommes de progrès, tous ceux qui aspirent à une transformation des rapports sociaux, un projet à amender, préciser et enrichir ; un projet hardi, radical, novateur. C'est la responsabilité du congrès et au-delà.
On peut évoquer quelques idées. La redistribution des richesses, ce qui exige de s'en prendre aux nantis, à la grande bourgeoisie. Une économie pour le bien de tous et non la cupidité d'une étroite minorité. La démocratie avec la pleine participation des citoyens aux divers niveaux des institutions, avec la reconnaissance des droits des immigrés ; dans l'entreprise, les salariés étant partie prenante de la gestion. Le but de la politique est de susciter l'intervention des citoyens eux-mêmes. L'action réelle pour une planète durable et vivable, la combinaison du progrès démocratique, social et écologique.
L'action pour la paix, le désarmement, ce qui suppose l'aide aux pays qui aspirent à leur développement. La revendication d'une Europe délivrée de son carcan libéral, d'une Europe sociale et de coopération. Sans oublier des questions qui concernent la vie quotidienne des gens : une sécurité emploi-formation, la modernisation des services publics, la gratuité de la santé et des transports publics urbains.
valeurs communistes
La lutte, sur ces question fondamentales, s'inscrit dans la perspective du communisme, conçu comme le mouvement réel qui abolit l'état de choses existant. À l'opposé de la privatisation généralisée, le communisme est la maîtrise commune de toutes les grandes activités sociales. C'est la perspective de l'émancipation humaine, assurant le plein développement de la personnalité de chacun.
Pour affirmer les valeurs communistes, un parti est nécessaire, avec, de façon étroitement liée, son identité et sa recherche permanente de toutes les actions communes avec les autres forces démocratiques, de progrès, dans un esprit d'écoute, d'ouverture. Un parti dont la vie interne se fortifie de la richesse des débats, de l'apport d'une diversité soucieuse de dégage une démarche commune, qui fasse de tous ses membres des acteurs de sa politique.
C'est avec ces préoccupations que les vétérans, tout en apportant leur contribution, ne doutent pas que le 34e congrès sera très utile à notre peuple.
bulletin de l'Amicale des vétérans
numéro 46 - octobre 2008