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Amicale des vétérans du PCF
10 janvier 2023

Alfred Sorel, 1931-2022

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Alfred Sorel, 1931-2022

 

L’ancien dirigeant syndical de la Fédération de l’éducation nationale (FEN), ancien maire-adjoint PCF d’Argenteuil et conseiller général du Val d’Oise est décédé à l’âge de 91 ans.

Né le 11 mai 1931 à Oran en Algérie, Alfred est décédé le 29 décembre 2022 à Paris. Instituteur en Seine-et-Oise, militant syndicaliste, membre du bureau national du SNI puis du SNI-PEGC, membre de la direction de la FEN, responsable national de la tendance «Unité et Action», militant du PCF, rédacteur en chef de l’École et la Nation, adjoint au maire d’Argenteuil (Val-d’Oise), conseiller général du Val-d’Oise, l’apport militant d’Alfred a notablement marqué et nourri le paysage syndical et politique pendant plus d’un demi-siècle.

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Alfred Sorel, dans sa classe à Houilles, 1951-1952



Il fait partie de la génération des jeunes instituteurs communistes qui, à la fin des années 1940, souhaitent réaliser les promesses du programme des Jours heureux du CNR et leur traduction dans l’éducation par l’application du plan Langevin-Wallon.

Avec son ami et camarade Daniel Renard, bien que partisan du maintien de la FEN à la CGT en 1948, lors de la scission provoquée par FO, il estime que les enseignants doivent continuer d’être rassemblés dans la FEN devenue autonome. Il milite d’abord dans le courant des ex-cégétistes, dit des Bouches-du-Rhône, dont il devient le principal animateur dans le SNI et la FEN en 1961-1962, au début de la Ve république gaullienne. La liste qu’il conduit aux élections «pour un SNI toujours plus fort et plus uni» obtient à cette époque environ 27% des mandats.

Puis à la fin de la décennie, en convergence avec les analyses de camarades communistes du SNES (Gérard Alaphilippe) et du SNEP (Marcel Berge) et de non-communistes (Jean Petite et André Drubay), il accepte le jeu du système FEN reconnaissant les tendances.


le courant «Unité et Action» de la FEN

Ainsi est créé le courant «Unité et Action» dont il devient le porte-parole. UA vit Mai 68, s’organise, se dote d’une revue en 1970. L’appui au programme commun de la gauche, la défense intransigeante des revendications salariales, des moyens et du temps d’enseigner, et les propositions dans le domaine de la formation des maîtres, permettent au courant de diriger plus d’une trentaine de sections du SNI et de la FEN, tous ses syndicats du second degré et du supérieur, quand Le candidat unique de la gauche à la présidentielle de 1974 rate de peu la victoire.
La désunion de la gauche qui suit, le choix du PS et de la direction du SNI et de la FEN de s’allier, le début d’une mise en application du capitalisme néo-libéral par Giscard, ne permettent pas d’aller plus loin. Non plus que la période du premier septennat de François Mitterrand où il est pourtant partisan d’un «syndicalisme constructif mais actif et vigilant», sans «taire inquiétude et mécontentement».

En 1986, Alfred Sorel prend sa retraite ayant préparé la relève, notamment avec Michel Veylit et Raphaël Szajnfeld qui lui succède comme porte-parole fédéral de la tendance. Pendant plus de 20 ans il aura marqué la vie syndicale, grâce à sa connaissance du terrain et des personnels, la rigueur de son raisonnement, son ouverture d’esprit et la force de ses convictions, tout en étant toujours très attaché à l’indépendance et à la démocratie syndicale.

L’exclusion programmée du SNES et du SNEP de la FEN qui conduit à la scission, débouche sur la création du SNUipp et de la FSU en 1993, qu’il soutient. La démarche et les structures unitaires de la nouvelle fédération, son fonctionnement démocratique et son orientation de transformation sociale correspondant aux objectifs pour lesquels il s’est toujours battu.
Retraité, il milite différemment, devient rédacteur en chef de L’École et la Nation de 1985 à 1990, rejoint le comité de la fédération communiste du Val d’Oise de 1987 à 1996.
Élu conseiller municipal d’Argenteuil en 1977 et réélu en 1983, il devient adjoint délégué à la culture tout en exerçant son mandat de conseiller général, et tout en continuant de s’investir dans le Centre de recherche de la FSU.

Alfred était un grand humaniste, épicurien, avide de culture, comme son épouse Etya, professeure agrégée, militante syndicale et politique décédée en 2018. Il aimait la vie dans toutes ses dimensions. Son rire sans retenue comme ses interventions rigoureuses, étayées et exigeantes laissent à chacun de nous de savoureux et émouvants souvenirs.
Un hommage (1) lui sera rendu le samedi 4 février à 13h00 au Comité National du PCF, Place du Colonel Fabien.
L'Humanité, 10 janvier 2023

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1992, Étya Sorel, Alfred Sorel, Daniel Renard, Marcelle Renard

 

 

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